Crawl : de quoi parle le film ?
Un violent ouragan s’apprête à s’abattre sur la Floride. Le père de Haley, une jeune championne de natation, habite dans une zone à risque et ne donne plus de nouvelles depuis plusieurs heures. Inquiète malgré une relation conflictuelle avec son père, la jeune femme brave l’ordre d’évacuation pour partir à sa recherche. Elle finit par le retrouver, blessé dans le sous-sol de leur ancienne maison de famille. Haley s’apprête à lui prêter secours lorsqu’elle se rend compte qu’ils ne sont pas seuls dans cette cave. La tempête fait rage dehors, et avec celle-ci viennent… d’énormes alligators. Une course contre la montre s’amorce alors pour le père et la fille, bloqués dans ce sous-sol en proie à une inondation imminente… Et envahi par les reptiles affamés. On se retrouve dans un huis-clos particulièrement cruel où le temps est compté et la mort présente à chaque mouvement.
Avant de découvrir notre critique du film Crawl, regardez la bande annonce !
Crawl : la fiche technique du film
Titre original : Crawl
Genre : Horreur, catastrophe
Durée : 87 min
Pays d’origine : États-Unis
Dates de sortie : Juillet 2019
Réalisation : Alexandre Aja
Scénario : Michael Rasmussen et Shawn Rasmussen
Acteurs principaux :
Kaya Scodelario : Haley Keller
Barry Pepper : Dave Keller
Ross Anderson : Wayne Taylor
Tina Pribicevic : Jeune Haley
Notre critique du film Crawl
Après Haute-tension (2003), La Coline a des yeux (2005), Piranha 3D (2009), Maniac (2012), ou encore Horns (2014), Crawl signe le retour du frenchy Alexandre Aja dans le genre du cinéma d’horreur. Ayant déjà prouvé son savoir-faire en matière d’épouvante, on ne peut que se réjouir à l’idée de découvrir cette nouvelle production !
Dans le sous genre de l’attaque animale, Crawl s’annonce comme un survival-horror relativement classique, mais prometteur malgré tout. On compte notamment sur la maitrise d’Alexandre Aja et sur un casting épuré mais intéressant (Kaya Scodelario, Barry Pepper…). Découvrez sans tarder notre critique sans spoiler du film Crawl !
Crawl : un survival-horror efficace
Le film est exactement ce qu’il annonce : un survival peu complexe mais diablement efficace, sur un fond de catastrophe naturelle. Il va également droit au but : il est court, le scénario est simple, mais la pression et les scènes de tension sont présentes et fonctionnent à la perfection !
Le spectateur n’a pas longtemps à attendre avant de se retrouver plongé dans l’angoisse. Après une courte présentation des personnages, de leurs backgrounds et de leurs motivations, la situation se met immédiatement en place. Très vite, l’héroïne (Kaya Scodelario) se retrouve coincée avec son père (Barry Pepper) dans le vide sanitaire – sous leur maison familiale. La tension monte crescendo alors que la tempête s’intensifie, l’inondation remplissant petit à petit le sous-sol d’eau et d’alligators affamés. Tel un escape game, nos protagonistes doivent s’échapper dans un temps limité, en évitant ou en affrontant les dangereux prédateurs.
Alexandre Aja va droit au but avec le film Crawl. Pas de fioriture, de déviation ou de scenario compliqué. Le film est simple et concentre tous ses efforts en un seul objectif : conserver le spectateur dans un état de pression continue. L’objectif est d’ailleurs largement atteint. Crawl compense son manque de profondeur par un rythme effréné et des scènes d’angoisse parfaitement maitrisées. Aja démontre une fois de plus son expertise tant la réalisation et la mise en scène sont impeccables. Elles élèvent le film au-delà du statut de série B – malgré la présence de nombreux codes – pour en faire un survival implacable et réaliste. On se régale tout au long du film en suivant avec plaisir et angoisse le combat de nos personnages pour leur survie.
The floor is Alligator
Plus qu’une réalisation sans faute, Crawl apporte dans le sous-genre de l’attaque animale une distinction intéressante par rapport aux œuvres les plus populaires. Ici, pas de requin mangeur d’homme ou de serpent géant, le film nous propose un prédateur moins exploité au cinéma, mais pas moins meurtrier, l’alligator.
Les animaux sont au centre de l’intrigue. Les bêtes sont imposantes et agressives, elles dégagent une véritable aura de puissance et de danger. Leur comportement, bien qu’étant quelque peu exagéré par moment, reste réaliste et cohérent. Les mouvements, les techniques de chasse, ou encore les blessures infligées sont fidèles à la réalité, ce qui apporte une touche supplémentaire au film Crawl.
Pour notre plus grand plaisir, les scènes avec les alligators sont nombreuses et sont un délice d’angoisse et de peur.
La mort rôde sous la surface, invisible mais omniprésente. Même le fait de ne pas voir les prédateurs est source d’angoisse puisqu’ils peuvent surgir de n’importe où, à n’importe quel moment. On ne les voit pas mais on sait pertinemment bien que les alligators sont là quelque part, à guetter le moment opportun pour attaquer. Une tension paranoïaque s’instaure dès le début du film et ne vous quitte plus jusqu’à la fin. Le moindre mouvement d’Haley ou de son père dans le sous-sol inondé ravive ce sentiment d’angoisse. Il surgit dès que nos héros s’approchent un tant soit peu de l’eau et ce qu’elle pourrait dissimuler.
En somme, le film Crawl est parfaitement bien rythmé. Les alligators sont nombreux, brutaux et réalistes au possible. On veut voir des attaques de croco et on est plus que servit avec Crawl !
Avec la présence constante des prédateurs et le danger qu’ils représentent, on ressent cette pression qui continue de grimper du début à la fin.Les scènes de tension sont extrêmement bien réalisées et les quelques petits jumpscares bien placés. Un vrai régal.
L’éloge du dépassement de soi
Enfin, le dernier atout du film réside dans les personnages et dans les valeurs qu’ils incarnent. Loin des personnages de série B qui ne sont là que pour être sacrifiés pour notre bon plaisir, Haley et son père sont intelligents et intrépides. Bien décidés à survivre quoi qu’il en coûte.
Tout d’abord, nos personnages sont bien construits et bien introduits, avec des backgrounds intéressants qui ajoutent de la profondeur à un film qui peut sembler basique au premier abord. On apprend dès le début du film qu’Haley est une championne de natation qui a connu sa part d’échecs, mais qui continue de persévérer malgré tout. Haley est habitée par une détermination de fer et une volonté de vivre farouche. Elle ne lâche rien quoi qu’il arrive. Kaya Scodelario incarne à la perfection ce personnage fort et combatif, qui ne baisse jamais les bras. Et c’est justement tout l’intérêt du personnage.
Dès le début du film Crawl, Haley représente la persistance et le dépassement de soi. Elle ne lâche jamais l’affaire, peu importe le nombre d’obstacles et de reptiles qui se dressent sur sa route. On se trouve alors très vite à s’attacher à cette héroïne courageuse, qui ne recule devant rien pour survivre.
Le père de Haley quant à lui, incarné par Barry Pepper, est un facteur incontournable de la détermination et du courage de sa fille. Il est également une partie prenante de son passé de championne puisqu’il était son coach sportif. Souvent davantage coach que père, on constate au début du film que Dave était particulièrement dur et exigeant avec Haley. Cela explique la relation tendue entre les deux protagonistes. Cette dynamique d’un père et de sa fille qui se retrouvent dans la pire situation et doivent coopérer ajoute de la profondeur et de la sympathie pour nos héros. On arrive sans problème à supporter de tout cœur ces deux personnages bien construits, rendu attachants de par leur histoire commune et un très bon jeu d’acteur de Kaya Scodelario et Barry Pepper.
Enfin, on évoquait précédemment que les personnages étaient particulièrement intrépides et déterminés. C’est vrai tout au long du film, et tellement vrai que ça semble parfois un peu trop exagéré. En effet la seule critique du film Crawl que l’on pourrait faire serait celle-ci. Les personnages sont motivés certes, mais font parfois preuve d’un calme et d’un sang-froid un peu trop formidable vis-à-vis de ce à quoi ils sont confrontés. Il semble qu’à certains moments, la peur a purement et simplement quittée Dave et Haley. Cette dernière par exemple nage tranquillement dans le sous-sol inondé, sans peur et ni hésitation, alors qu’un alligator pourrait se cacher n’importe où sous la surface. On sait que c’est une bonne nageuse, mais elle pourrait peut-être surveiller son entourage ou hésiter un peu, non ?
Ce défaut reste léger et pour la plupart des scènes, les acteurs demeurent excellents et parfaitement terrorisé par leur situation.
Résumé de notre avis et critique du film Crawl
En somme, le film d’horreur Crawl est un survival direct et sans faille, où la pression, le gore et même l’humour sont bien dosés.
Dans ce mélange de « home invasion » et de « survival-horror », on trouve d’excellentes scènes de tension, des jumpscares intelligents sans être trop fréquents, ainsi que des personnages attachants et bien construits. En résulte un cocktail explosif et détonnant qui vous tiendra en haleine de A à Z, vous garantissant un bon moment. On constate quelques défauts certes, mais ceux-ci sont minimes et n’empêchent en rien de savourer les péripéties sanglantes de nos héros. Si vous aimez les films d’horreur haletant et les gros reptiles, précipitez-vous sur le film Crawl !