Un groupe de jeunes insouciants en vacances, des pirates, un mystérieux bateau fantôme… Man of Medan a tout d’un jeu d’horreur prometteur dès le synopsis ! Annoncé lors de la Gamescom 2018, il s’agit du premier chapitre indépendant de l’anthologie de jeux vidéo d’horreur « The Dark Pictures ». Man of Medan est développé par Supermassive Games, le studio derrière le succès du jeu « Until Dawn », sorti en 2015.
Man of Medan reprend le même concept que son prédécesseur, c’est-à-dire un jeu axé sur une narration horrifique dont le joueur décide l’issue. Loin des survival-horror classiques, le joueur incarne ici plusieurs personnages tout au long de l’aventure. La majorité de l’expérience repose sur les nombreux choix qui vous seront demandés.
Avant de découvrir notre avis sur Man of Medan, jetez un coup d’œil à la bande d’annonce !
Dans Man of Medan, vous décidez du déroulement des dialogues, des décisions prises par les personnages et de l’issue de chaque action. Il s’agit donc d’un jeu d’horreur interactif ou chaque pas peut mener à la mort ou au salut des personnages que vous contrôlez… Vous seul décidez du déroulement de l’histoire ! Ce gameplay entre film d’horreur et jeu vidéo a fait le succès d’Until Dawn et est particulièrement apprécié par les amateurs du genre. Après tout, qui ne voudrait pas interagir directement avec le scénario d’un film et influencer son déroulement ?
Man of Medan s’annonce donc comme une belle promesse. Ce premier épisode de l’anthologie The Dark Pictures est-il à la hauteur de son prédécesseur ? Pour le savoir, découvrez notre test et avis sur Man of Medan !
Test de Man of Medan : Un bon jeu d’horreur avant tout
Nous étions particulièrement impatients de mettre la main sur Man of Medan suite au plaisir que nous avions pris avec Until Dawn. L’idée de replonger dans une histoire horrifique et interactive similaire était particulièrement entrainante. Concernant le côté horreur, on est loin d’être déçus !
Un navire fantôme particulièrement angoissant
Man of Medan dispose d’un contexte plutôt sombre. Au cœur de l’intrigue se trouve le fameux bateau fantôme. Ancien navire de la seconde guerre mondial mystérieusement abandonné, celui-ci est présenté dès l’introduction du jeu. On découvre que des évènements effrayants et surnaturels s’y déroulent alors que les soldats à bord du navire voguent vers les États-Unis à la fin de la guerre. Les personnages principaux de l’aventure ne le trouveront que plus tard mais nous pouvons déjà vous dire qu’il est la principale source d’angoisse de l’épisode. L’atmosphère de ce bateau fantôme, un grand classique de l’horreur soit dit en passant, est véritablement le point fort du jeu. On y trouve en effet une ambiance particulièrement sinistre. Celle-ci se trouve encore décuplée par les bruits étranges que l’on peut entendre tout au long de l’exploration du navire. L’atmosphère menaçante est également renforcée par les multiples apparitions qui semblent hanter le navire, glissant parfois vers les personnages, et que l’on peut apercevoir du coin de l’œil…
Man of Medan : des scènes d’épouvante efficaces
Pour ajouter encore davantage de pression et de moments d’angoisse, l’aventure à bord du navire est également parsemée de multiples jump scares ! Ceux-ci sont pour la plupart plutôt efficaces pour vous faire sursauter et accroitre la tension. Ils sont également bien placés tout au long du jeu et ne sont pas non plus trop nombreux de façon à ne pas être intempestifs pour le joueur. A noter également qu’il s’agit pour la plupart de « véritables » scènes de frayeur et non pas de fausses peurs comme l’arrivée impromptue d’un des protagonistes. Entre l’atmosphère pesante et les jump scares savamment dispensés, Man of Medan remplit son rôle en matière de frayeur. C’est d’ailleurs un des grands points forts du jeu. Soyez rassuré si vous aviez des doutes sur le sujet, la tension et l’épouvante sont bels et bien au rendez-vous dans ce premier épisode de The Dark Pictures Anthology.
On en dira bien sûr pas plus sur les horreurs qui vous attendent pour ne rien révéler mais préparez-vous à sursauter !
Notre avis sur le gameplay de Man of Medan
Du côté de la jouabilité, on reste donc sur le même modèle qu’Until Dawn. Plus qu’un jeu, Man of Medan peut être davantage apparenté à un film d’horreur interactif. Le jeu est principalement constitué de cinématiques et de scripts, souvent coupés par des QTE (Quick Time Event) où le joueur doit appuyer sur les bonnes touches au bon moment pour tirer les personnages d’un mauvais pas. On a ainsi l’impression de véritablement assister à un film plutôt que de jouer à un jeu. Le joueur peut donc choisir l’issue de l’histoire, notamment en choisissant les réponses des personnages lors de l’ensemble des dialogues. Il choisit également les décisions que vont prendre les personnages, ainsi que les actions qu’ils vont faire et ne pas faire. L’objectif étant bien entendu de faire les choix les plus judicieux pour que tous les protagonistes s’en sortent vivants. Ou au contraire, que personne ne réchappe jamais de ce navire hanté…
Les phases d’exploration, importantes mais monotones
En dehors des cinématiques, des scènes d’action et des dialogues, vous devez piloter les personnages dans le dédale de couloirs qu’est le bateau fantôme. Ces phases d’exploration sont intéressantes car elles permettent notamment de construire la pression et l’atmosphère angoissante. C’est en effet dans ces moments de « balade » que vous pouvez apercevoir d’étranges apparitions ou être victime des fameux jump scares. Ces périodes de recherche vous permettent également d’explorer les environs et de recueillir des indices, notes, carnets et plus encore. Cela peut notamment vous permettre de tenter de comprendre ce qui se passe véritablement dans le vieux navire. Ces informations peuvent s’avérer vitales pour prendre les bonnes décisions et éviter que vos personnages ne trouvent une mort inutile…
Aussi importantes soient-elles, ces phases d’exploration peuvent tout de même poser problème. Tout d’abord parce qu’elles peuvent être assez lentes. Vous pouvez en effet passer plusieurs minutes à marcher dans les couloirs avec très peu d’interactions en dehors de la recherche de notes. C’est véritablement agaçant lorsque vous refaites l’histoire plusieurs fois pour découvrir les différentes fins et que vous vous retrouvez à refaire les mêmes trajets monotones à chaque fois… Enfin, la cadence de marche et la maniabilité du jeu étant plutôt faibles, ces longs moments de balade peuvent rapidement devenir désagréables. C’est en tout cas ce que l’on peut ressentir lors du test de Man of Medan.
Un concept qui a déjà fait ses preuves
On trouve tout de même énormément de points positifs à un gameplay de ce type. Le concept en lui-même est déjà extrêmement intéressant, c’est d’ailleurs ce qui avait amené le succès d’Until Dawn. On n’est donc pas déçu de retrouver un gameplay similaire, avec la possibilité de choisir par vous-même le déroulé de l’histoire. Pour véritablement apprécier le jeu, il faut garder en mémoire que chaque choix, chaque décision, a ses conséquences tôt ou tard dans l’aventure. Le jeu dispose d’ailleurs d’un système vous permettant de suivre les choix que vous avez fait pour en mesurer les conséquences au fur et à mesure. Ainsi, les relations entre les personnages évoluent en fonction des réponses que vous choisirez lors des dialogues, ce qui peut mener à de nouveaux dénouements. De même, la direction prise par le scénario dépend de ce que vous faites faire à vos personnages, des actions que vous choisissez, mais également de votre réussite lors des phases d’action en Quick Time Event… L’ensemble de ces facteurs vont vous orienter vers l’une des différentes fins possibles.
En parlant de la fin et du déroulé de l’histoire, il est important de noter que Man of Medan a l’avantage d’être facilement rejouable. En effet, le fait que chaque choix et chaque décision mène à un chemin différent signifie qu’énormément de chemins sont possibles pour arriver à la fin du jeu. Bien que la durée de vie de l’aventure soit assez courte initialement, on se retrouve souvent à relancer une partie pour essayer d’autres choix, prendre des décisions différentes et voir comment la situation évolue. Lors du test de Man of Medan, on a également été agréablement surpris de voir que même après 2 ou 3 nouvelles parties, on découvre encore des chemins et des déroulés différents. On a donc un potentiel de rejouabilité relativement élevé.
Man of Medan : un épisode avec quelques lacunes
Vous l’aurez compris, Man of Medan dispose donc de belles qualités qui en font un jeu d’horreur plutôt agréable, couplé à un bon potentiel de rejouabilité. Malheureusement, on peut également trouver de nombreuses défauts, notamment lorsque l’on compare cet épisode avec Until Dawn.
Des incohérences dans les dialogues
Ces incohérences sont malheureusement présentes tout au long de l’aventure de Man of Medan, ainsi que en très grand nombre.
Les dialogues par exemple, peuvent souvent paraître peu naturels. Dès le début de l’épisode, on peut trouver des dialogues étranges avec des questions déplacées, ainsi que des réponses complètement illogiques proposées par le jeu. Ces réponses sont parfois tellement inadaptées que l’on se retrouve souvent à choisir l’option « ne rien dire ».
De plus, les réactions des interlocuteurs sont également souvent peu adaptées. Vous pensez choisir une réponse adaptée et amicale, mais le jeu vous indique que cette réponse n’était la bonne et que votre interlocuteur a été offensé. On trouve nombre de dialogues et réponses bancales comme ceci. C’est un véritable problème pour un jeu axé sur la narration et l’immersion. Cette immersion se trouve brisée par ces échanges illogiques et insensés. Nous nous sommes dit plusieurs fois au cours du test de Man of Medan que l’interprétation de la réponse proposée, ou même la réponse proposée elle-même, n’avait aucun sens. C’est alors difficile de s’attacher aux personnages.
Enfin, le jeu contient des scripts et dialogues prédéfinis en fonction de votre parcours. Cela peut créer des décalages et des situations incongrues par rapport aux différents choix que vous avez pu prendre. Par exemple, à la fin d’une de nos aventures, Alex survivait mais pas Julia. Celui-ci disait alors « J’aurais dû être là pour la sauver… », alors que suite aux choix que nous avions pris, il était juste à côté d’elle lors de sa mort…
En parlant d’immersion brisée, on peut également évoquer les interventions du narrateur, appelé le Conservateur. Celui-ci intervient à la fin de chaque chapitre pour résumer rapidement vos choix et le déroulé de l’histoire. Il vous propose également de vous divulguer des indices. Ces indices n’apportent malheureusement pas grand-chose et ces interventions sont finalement peu utiles. Le choix du personnage du Conservateur est tout de même intéressant pour ajouter une profondeur au récit et peut-être pour justifier le lien entre les différents épisodes de l’anthologie The Dark Pictures. Dommage que son rôle soit si peu pertinent dans l’épisode et n’apporte rien de plus au récit.
Des choix et des indices peu impactant
Voici un autre problème que nous avons relevé lors du test de Man of Medan. Comme dans Until Dawn, vous pouvez rencontrer des indices lors de vos explorations. Ici, il s’agit notamment de tableaux qui vous permettent de voir un danger ou un élément important qui surviendra plus tard dans l’aventure. Cela vous permet d’éviter un danger ou de trouver un objet crucial. Malheureusement, il semblerait que ceux-ci aient finalement très peu d’impact dans le déroulement des événements. Un tableau peut vous montrer un danger, mais une fois arrivé à la fameuse scène, vous vous rendez compte que quel que soit votre choix, il n’y a finalement aucun risque pour les personnages. Au cours de l’aventure, à aucun moment nous avons sentis qu’un tableau avait permis d’éviter une mort potentielle. C’était notamment l’opposé dans Until Dawn, alors plusieurs « totems » qui s’avéraient particulièrement précieux.
Cela nous amène au dernier problème : le faible risque présent dans l’aventure. C’est une autre faille qui ne saute pas aux yeux à première vue mais qui ressort en jouant plusieurs fois. On s’est en effet rendu compte que sur de nombreuses scènes, le danger n’était pas aussi important qu’il n’y parait. Par exemple, vous pouvez rater plusieurs QTE d’affilé et pourtant cela ne mène aucunement à la mort. Autre exemple, lorsque 2 choix potentiellement fatals sont proposés, si vous effectuez les deux lors d’une deuxième partie, vous vous rendez compte que les personnages ne peuvent pas mourir quoi qu’il arrive. La difficulté semble alors assez faible lorsque vous savez que même en ratant plusieurs actions, rien de bien méchant ne peut arriver. Cela casse une fois de plus l’immersion. Le manque de véritable péril enlève également ce sentiment de danger, la sensation qu’un seul faux pas peut vous conduire à la mort. C’est particulièrement embêtant étant donné l’atmosphère oppressante du navire fantôme décrite précédemment.
The Dark Pictures Anthology – Man of Medan : résumé de notre test
Pour conclure ce test de Man of Medan : Il s’agit globalement d’un bon jeu d’horreur.
En comparaison avec Until Dawn, Man of Medan fait en effet quelques pas en arrière. Il-y-a en effet certains points bancals que nous évoquions ci-dessus qui cassent l’ambiance et alourdissent le gameplay. Malgré cela, nous avons passé de très bons moments au cours de cette aventure. Le fameux concept des choix et des directions fonctionne toujours aussi bien et le potentiel de rejouabilité est particulièrement intéressant. Cela en fait finalement une belle acquisition que l’on ne regrette pas. Il est également important de se rappeler qu’il ne s’agit que du 1er épisode de l’anthologie The Dark Pictures. C’est un épisode certes moyen mais il s’agit d’un tout. Peut être faut-il attendre la suite pour avoir une vue d’ensemble sur l’anthologie et un véritable avis sur Man of Medan.
Rendez-vous à présent dans quelques mois pour découvrir Little Hope, le deuxième épisode de The Dark Pictures Anthology qui est prévu pour 2020 !